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Editorial: une prudente euphorie

Les sources de satisfaction n’ont pas manqué ce début d’année 2013. Le plébiscite de l’initiative Minder (voir page 8) rééquilibre la balance des pouvoirs en faveur des actionnaires. Sur la lancée, les rémuné-rations au sommet de Julius Baer et d’Actelion sont refusées en assemblée générale (voir page 8). Un vent nouveau s’est levé.

Une large validation

La démarche d’ACTARES, et avant elle celles de CANES et de l’Association des actionnaires critiques d’UBS (Lettre d’information 20), longtemps exotique et marginale, jouit désormais d’une légitimation forte, une véritable lame de fond. Dans notre système capitaliste, les actionnaires sont responsables de leurs investissements et doivent faire valoir leur volonté. Par conséquent, les organes dirigeants des entreprises ne disposent pas du pouvoir absolu et doivent rendre des comptes. Cette manière de voir, expliquée inlassablement an-née après année, n’est plus guère contestée. Une victoire fondamentale au plan des idées qui ne doit pas être sous-estimée: c’est bien un changement de paradigme qui a eu lieu.

Ne pas relâcher l’effort

Le pouvoir économique deviendra-t-il forcément plus respectueux de l’environnement, des droits humains et de la justice sociale? Impossible d’en donner la garantie. La démocratie n’a en effet pas aboli les guerres et la mauvaise gouvernance d’un coup de baguette magique. Mais elle les a considérable-ment réduites, améliorant du même coup le sort de populations entières.
De même, la vigilance et la pression des actionnaires conduira les conseils d’administration, qui les représentent – ne l’oublions jamais –, à faire preuve de prudence et de modération. Les grands éclats, les revirements spectaculaires, resteront probablement l’exception. La routine guettant toujours, l’action d’ACTARES restera nécessaire, peut-être plus encore qu’aujourd’hui, pour ne pas retomber dans les travers du passé.